Mathilde Manière

Mémoire

Mathilde Manière, Organismes HLM et habitat participatif. Entre institutionnalisation et pacte social local, ENSAP Bordeaux, Juin 2018 – cliquez ici

Mots-clés habitat participatif, logement, organisme HLM, mode de gouvernance, démarches top-down et bottom-up

Résumé

Ce mémoire questionne la place et le rôle de l’organisme HLM dans le développement de l’habitat participatif, au regard de l’institutionnalisation dont ce dernier fait l’objet, en quoi cet acteur impacte la production et en quoi il participe à sa démocratisation.
Les leçons tirées des grandes opérations de rénovation urbaine ainsi que, plus récemment, le souci grandissant d’inscrire les dynamiques de métropolisation dans un développement durable, convergent vers la nécessité d’une intégration des habitants/usagers/citoyens aux processus de fabrication de la ville, alors que la France subit une crise du logement récurrente que l’on peine à résoudre.
L’habitat participatif, fondant ses valeurs sur les trois piliers du Développement Durable (environnement, économie, social) semble représenter, pour les différents acteurs du logement, un moyen d’obtenir un consensus général et de recréer du lien avec et entre les citoyens, tout en s’inscrivant dans une forme de compétition, du fait du caractère innovant et précurseur, de ce mode de production de l’habitat. L’habitat participatif, à l’origine généré par des dynamiques bottom-up, tend aujourd’hui à se développer au travers de dynamiques top-down.
Les organismes HLM ont, depuis l’époque de la Reconstruction, toujours accompagné les politiques du logement. Le logement social, contrairement à d’autres pays, est intrinsèquement lié à l’Etat français. Les projets d’habitat participatif tendent vers l’intégration plus fréquente d’un organisme HLM à la démarche. Celui-ci se retrouve alors en prise avec de nouveaux acteurs, et doit se tenir prêt à faire évoluer ses connaissances et ses pratiques professionnelles.
Ce mémoire propose, comme terrain d’étude, celui de la métropole bordelaise, au travers de cas d’études et d’exemples de type bottom-up, pionniers sur son territoire, et top-down, apparus plus récemment. Ces projets permettent d’observer les modalités de mise en place des partenariats ainsi que les façons dont les différents acteurs coopèrent, au travers d’un cadre et d’une méthodologie qu’ils tentent, pourtant toujours bousculés par la réalité du terrain, de mettre en place. Ces projets sont : celui de H’Nord coopérative d’habitants portée par un groupe formé depuis le milieu des années 2000, et celui du quartier de la Médoquine, à Talence, actuellement en cours, porté par des acteurs institutionnels, et dont le suivi au plus près du processus a été éclairé par les acquis de La Ruche (projet réalisé selon ce même mode et livré en 2016).
Les multiples entretiens, rencontres, conférences et suivis d’ateliers permettent d’établir un état des lieux actuel des interrelations qui se forment et des transformations de la sphère professionnelle qu’elles impliquent. Ils permettent de mettre en exergue les réflexions en cours et les aspects de l’habitat participatif qui restent encore à travailler, que ce soit au niveau des montages, des cadres juridiques ou des termes qui le définissent. Cette étude a également vocation à mettre en valeur la richesse et la diversité de ce processus, qui demande une lecture détaillée pour en comprendre les arcanes.