Mémoire
La nuit, espace-temps d’un projet urbain ouvert, ENSAP de Bordeaux, février 2019
Mots-clés : nuit, aménagement,, projet urbain, politiques urbaines
Résumé
La nuit fait-elle partie de la journée ou est-elle une entité distincte ? Selon les approches, la réponse n’est pas la même. Considérer les 24 heures d’une journée ( on mesure en jours donc ) comme un continuum homogène paraît être une aberration sociologique mais peut parfaitement faire sens dans une comptabilité d’entreprise où l’unité de mesure est celle-ci. En moyenne 12h sur 24 pour un paysagiste, comprise entre 21h et 6h pour une infirmière, la « nuit » est une notion non-universelle qui ne
trouve de définition que dans l’expérience spécifique de chacun. Il est donc particulièrement difficile de l’étudier sous le regard d’un architecte qui doit précisément combiner les spécificités de ses interlocuteurs pour agir pertinemment. Si la nuit comme sujet scientifique concerne principalement la sociologie dans l’imaginaire collectif, elle est en réalité fondamentale pour beaucoup d’aspects d’une société. Un architecte y trouve alors un terrain d’expériences, de découvertes, là où tout est encore à faire. La
notion de temporalité est d’ailleurs apparue très tardivement dans nos vocabulaires mais elle s’installe comme une des prémisses des révolutions architecturales à venir. L’espace et le temps appartiennent l’un à l’autre, se nourrissent, se complètent pour apporter un modèle de qualité, optimisant la temporalité réelle d’une « journée » sans l’atrophier à sa représentation conventionnelle. La nuit est alors l’espace-temps d’un projet urbain ouvert.